Les obsèques impliquent, outre la peine d’avoir perdu un être cher, de réaliser certaines démarches et de suivre plusieurs étapes incontournables. La mise en bière, c’est-à-dire le moment où les employés des pompes funèbres déposent le corps dans le cercueil, est l’une de ces étapes importantes des funérailles. C’est indiscutablement un moment éprouvant, à la fois parce que certaines situations peuvent choquer les sensibilités, mais aussi parce que c’est l’une des dernières occasions de voir la personne disparue. La mise en bière répond aussi, pour de nombreuses raisons médico-légales, à des procédures et à certaines contraintes particulièrement précises. C’est donc l’un des temps des obsèques lors desquels il est obligatoire de se faire accompagner par des professionnels. Cette assistance est tout à fait précieuse, dans la mesure où la mise en bière suscite généralement de nombreuses interrogations et craintes parmi les personnes endeuillées. La famille est-elle obligée d’y assister ? Quand a-t-elle lieu ? Qui dépose le corps dans le cercueil et à quel moment ? Voici quelques réponses aux principales questions relatives à la mise en bière.

Que signifie l’expression “mise en bière” ?

L’expression “mise en bière” n’a aucune relation linguistique avec l’alcool du même nom. On la retrouve plutôt dans le substantif allemand “Behre”, qui signifie “civière” dans la langue de Goethe. Et pour cause, c’est bien du bas francique, puis de l’ancien français “bëra” que vient la formule “mise en bière”: il s’agissait alors d’une civière, souvent enterrée comme le linceul avec le corps du défunt. On l’employait aussi parfois pour les véhicules chargés de transporter les défunts lors des grandes épidémies. Lorsque l’usage des cercueils s’est répandu, l’expression est tout de même restée. Elle est désormais consacrée par la loi puisque la mise en bière est une obligation fixée par l’article R2213-15 du Code général des collectivités territoriales qui dispose : “Avant son inhumation ou sa crémation, le corps d’une personne décédée est mis en bière.”

Faut-il assister à la mise en bière ?

Assister à la mise en bière n’est pas exigé des proches du défunt par la loi. Ce sont souvent les agents des pompes funèbres qui se chargent de cette opération délicate, qui peut choquer certains esprits, a fortiori dans le cadre traumatisant d’un décès. Il est en revanche permis d’y assister. A noter qu’il ne s’agit, en général, pas du dernier moment pour voir le défunt ou la défunte, et qu’il reste possible de le voir avant la fermeture du cercueil.

Pour certains proches, assister à la mise en bière est néanmoins une façon d’entrer dans le deuil, qui sera un processus long et nécessitera d’accepter le décès de l’être aimé. Ce moment, souvent empreint d’une grande intimité, est indispensable à certaines personnes pour faire leur deuil et accompagner complètement le disparu vers sa dernière demeure.

Quand a lieu la mise en bière ?

Dans certains cas particuliers, comme la présence de maladies contagieuses, la mise en bière doit en toute logique être rapide, et donc être opérée moins de 24 heures après le décès. Dans les autres cas, elle relève de la décision discrétionnaire de la famille selon l’organisation retenue pour les obsèques, mais ne peut être opérée avant un délai de 24 heures. Elle peut avoir lieu dans divers endroits selon les circonstances, selon que la personne est décédée à son domicile ou dans un établissement de soins (maison de retraite, hôpital, clinique…). Elle peut aussi avoir lieu, par exemple, au funérarium.  Selon les funérailles organisées, la mise en bière peut être suivie ou non d’un moment d’hommage au défunt avec cercueil ouvert. Il n’est pas rare d’organiser un tel moment, qu’il s’agisse de funérailles par crémation ou par inhumation. Si une cérémonie a lieu, le cercueil sera fermé puis aura lieu la levée de corps vers la cérémonie. En l’absence de cérémonie, les agents des pompes funèbres le conduiront au cimetière ou au crématorium.

Lire aussi : Enterrement civil : cérémonie non religieuse (laïque)

Les obligations légales

La mise en bière exige bien sûr que les formalités de déclaration de décès et de permis d’inhumer aient été préalablement réalisée. C’est un officier d’état-civil qui procédera à la fermeture du cercueil, sur lequel doit être apposée une petite plaque mentionnant le nom, l’année de naissance et de décès du défunt.  

Enfin, la mise en bière est régie par des règle sanitaires et environnementales strictes. L’article R2213-15 du Code général des collectivités territoriales dispose ainsi : “La housse imperméable éventuellement utilisée pour envelopper le corps avant sa mise en bière est fabriquée dans un matériau biodégradable. Elle doit répondre à des caractéristiques de composition, de résistance et d’étanchéité fixées par arrêté du ministre chargé de la santé après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et du Conseil national des opérations funéraires.

Si la personne décédée est porteuse d’une prothèse fonctionnant au moyen d’une pile, un médecin ou un thanatopracteur procède à son explantation et atteste de la récupération de cette prothèse avant la mise en bière. Toutefois, l’explantation n’est pas requise lorsque la prothèse fonctionnant au moyen d’une pile figure sur la liste fixée par arrêté des ministres chargés de l’intérieur et de la santé après avis du Haut Conseil de la santé publique, au regard des risques présentés au titre de l’environnement ou de la sécurité des biens et des personnes. Cet arrêté peut distinguer selon que la personne fait l’objet d’une inhumation ou d’une crémation.”

Lire aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut