La ville de Nantes a acquis depuis peu une plante extrêmement rare et convoitée : l’Amorphophallus Titanum, en d’autres termes « Pénis de Titan », plus connue sous le nom d’arum titan.
 

 

Amorphophallus Titanum
Amorphophallus Titanum, ou « Arum Titan ».

Le jardin des Plantes de Nantes possède ainsi le 2e spécimen français avec la ville de Brest. C’est la plus grande fleur du monde grâce à son incroyable inflorescence. Sa floraison, qui ne dure que trois jours, est un spectacle rare et très attendu…

Une plante hors-normes

L’Amorphophallus Titanum fut découverte en 1878 par le naturaliste Odoardo Beccari (1843-1920), dans la forêt vierge de l’île de Sumatra en Indonésie. Dans son milieu naturel, c’est une plante très difficile à trouver, et seule une vingtaine de jardins botaniques la cultivent à travers le monde. Il faut dire que l’arum titan demande des soins spécifiques et contraignants : une température entre 23 et 33°C, et un taux d’hygrométrie de 80 % !
 
De la famille des Aracées, l’arum titan possède la plus grande fleur du monde, ou plutôt la plus grande inflorescence (c’est-à-dire un ensemble de fleurs simples). Son élément central, longiligne, charnu et jaunâtre – le spadice – se compose en réalité de nombreuses petites fleurs : des fleurs femelles rosâtres en sa base surmontées de fleurs mâles, d’aspect jaunâtre. Le spadice de l’arum titan peut atteindre des tailles étonnantes, jusqu’à environ 3 mètres de hauteur ! Autour de lui se forme une corolle plissée rouge-brunâtre, appelée spathe.

    • Le record de taille est détenu par un arum titan du jardin botanique du château de Poppelsdorf de Bonn : en mai 2003, au moment de sa floraison, il atteignait 2.74 m de haut ! Quelques mois auparavant, son tubercule affichait une pesée remarquable de 78 kg.

 

    • L’arum titan est aujourd’hui menacé. A Sumatra, son île d’origine, la déforestation massive entraîne peu à peu sa disparition. En cause également, des cueillettes sauvages, car la plante se vendrait à prix fort sur certains marchés asiatiques. Heureusement, les jardins botaniques, qui parviennent de mieux en mieux à la cultiver, multiplient les chances de survie de l’espèce.

 

  • La première floraison de l’Amorphophallus Titanum a eu lieu aux jardins botaniques royaux de Kew au Royaume-Uni en 1889. En raison de sa forme suggestive, les jeunes filles de bonnes familles ne furent pas autorisées à y assister ! Amorphophallus Titanum signifie en effet « gigantesque pénis difforme ».

Une floraison très attendue

Chaque floraison est un événement particulièrement convoité partout dans le monde où l’on trouve des spécimens, et pour cause : elle est très rare, et dure seulement 72 heures ! Il est difficile de savoir à quel moment précisément l’arum titan va fleurir. Le tubercule doit d’abord atteindre au moins une vingtaine de kilos afin d’espérer une première floraison, ce qui peut prendre plusieurs dizaines d’années. A l’heure actuelle, les conditions de culture se perfectionnent dans les jardins botaniques, et l’on assiste à des floraisons de plus en plus fréquentes.
 
Au moment de la floraison, lorsque les fleurs femelles arrivent à maturité, la corolle se déploie et le spadice monte alors soudainement en température pour exhaler un parfum pestilentiel de viande avariée. Son nom indonésien signifie d’ailleurs « fleur de cadavre »… A la limite du supportable pour les visiteurs, cette odeur puissante fait en revanche le bonheur des insectes pollinisateurs, comme les coléoptères ou les abeilles, qu’elle peut attirer jusqu’à 800 mètres à la ronde !
Les insectes vont se retrouver prisonniers de la coupe de la plante et se débattre, le pollen des fleurs s’accrochant ainsi à eux. A la fin de la floraison, la spathe se flétrit, permettant ainsi aux insectes de s’échapper et de partir polliniser d’autres arums, assurant la reproduction de la plante.

  • Découvrez en image les différentes étapes de croissance d’un arum titan au Conservatoire botanique de Brest !
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  • Découvrez une vidéo retraçant la floraison qui eut lieu au jardin botanique de l’université de Bâle (Suisse) en avril 2011 (source : Euronews) :

 

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